Le prêt sur gage chez ma tante
Chez ma tante, au Crédit municipal de Paris, il est possible d’obtenir un prêt en laissant en gage de l’or, des bijoux ou de l’argenterie, son vélo, une montre, des tableaux, un tapis, un fauteuil ou des timbres de collection mais on ne prend ni les ordinateurs, ni les téléphones portables. A Bordeaux, pas de tapis mais les foulards Hermès ou Chanel sont acceptés. Le prêt accordé correspond à 50 ou 60% de la valeur de l’objet, il peut être obtenu en moins d’une heure.
A Paris, en 2015, 94% des objets laissés en gage étaient des bijoux, le prêt moyen était d’environ 1 000 Euros et 85% des objets ont été récupérés moyennant le remboursement de la créance, les autres objets sont vendus aux enchères.
Le premier crédit de charité (Monte di pietà) a été créé à Sienne en 1472, à l’époque, on gageait les cultures, c’était le crédit des prairies.
Légifrance nous rappelle que ma tante a été créée pour nous dissuader d’aller chez mon oncle (l’usurier) : « Les caisses de crédit municipal (…) ont notamment pour mission de combattre l’usure par l’octroi de prêts sur gages corporels dont elles ont le monopole ».
A Paris, Théophraste Renaudot ouvre le premier Mont-de-Piété en 1637. Commissaire général des pauvres du royaume, il éditait, depuis 1632, la « Feuille du bureau d’adresses » qui permettait notamment de mettre en relation les employeurs et les demandeurs d’emploi.
Dans la cour Théophraste Renaudot du Mont-de-Piété renommé Crédit municipal en 1918 on a découvert en 1880 la base d’une tour de l’enceinte de Philippe Auguste. Surmontée d’une tour en brique rouge, cet édifice composite constitue le décor d’un bar éphémère qui anime de juin à septembre le siège historique de l’institution financière parisienne au 55 de la rue des Francs-Bourgeois. C’est là que j’ai peint cette aquarelle fin août 2016.