Richesse des données

Résumé créatif du livre blanc The Rise of Data Capital (.pdf) publié en mars 2016 par l’Institut de technologie du Massachusetts (MIT).

Autrefois les usines, aujourd’hui les algorithmes

Immense cheminée d’usine qui s’étend sur les 2 pages du carnet de croquis. Partie de bâtiments dans la verdure. Texte "Le Theil sur Huysne. A la recherche des Marquet. L’usine Abadie de papier à cigarette. 13.06.2015" Signé BR

Usine Abadie de fabrication de papier à cigarette à Le-Theil-sur-Huisne. Aquarelle, juin 2015. Bénédicte Roullier

Autrefois, les locaux d’une entreprise, ses usines et ses machines avaient une valeur économique considérable. Demain, ce seront les données. Les organisations qui ne le savent pas seront prises à revers par les data-champions. Ces perturbateurs développent, à la vitesse de l’éclair, des services numériques en perpétuelle adaptation dont les données sont le carburant.

Les données sont les traces de l’activité réelle, les trajets des camions, les clients dans les boutiques, le mécontentement des usagers, les battements des cœurs, l’azote dans le sol, le jour du mois où l’argent manque, la goutte d’eau qui fait déborder le vase.

Elles sont la matière première qui alimente – sous la conduite des datascientists, ces experts en science des données – les machines-algorithmes d’où sortent de l’or, de l’argent ou de la ferraille.

Les activités qui ne sont pas encore mises en données sont comme des terres attendant d’être découvertes : on ignore les richesses qu’elles recèlent. Le premier qui met en données les activités de son secteur est le gagnant, pour longtemps. Car les services propulsés par les données produisent d’autres données qui créent de la valeur ajoutée, et ainsi de suite.

Les données, en économie

Ardavan Beigui, cheveux en brousailles parlant au micro. Texte "Forum du GFII. Tiny Clues, Ardavan Beigui. 8.12.2014. avant on faisait des segments de marché, pas très fin, pas très malin. Nous plate-forme de marketing prédictif. On part du produit. Apprendre qui sont les meilleurs 10%" Signé BR

Ardavan Beigui au forum du GFII. Feutre, décembre 2014. Bénédicte Roullier

  • Les données sont uniques et rares, elles ne sont pas interchangeables. On dit qu’elles ne sont pas fongibles. un baril de pétrole peut être remplacé par un autre. Ce n’est pas le cas des données entre elles.
  • On ne connaît leur valeur qu’après les avoir testées, comme un film ou un livre, ce sont des biens d’expérience. C’est un investissement qui comporte des risques.
  • Elles peuvent être utilisées en même temps par plusieurs algorithmes, ce sont des biens non rivaux. A l’inverse, l’appartement dans lequel vous avez investi ne peut être loué qu’à une seule personne à la fois.

Les services qui carburent aux données

Alexis Eidelman, les bras croisés, debout de profil tourné vers la gauche. Texte "Moi je viens de l’INSEE. Les datasciences, c’est pour améliorer l’action. Notre métier, c’est de mettre en relation les données. Avec les sapeurs-pompiers, données sur 1 mois d’intervention. On travaille avec les pompiers pour comprendre. Bison futé des urgences. Quel service est le moins encombré. 15% des arrivées aux urgences en camion de pompier, prédire, prédire. Alexis Eidelman au séminaire SGMAP. 6.05.2015" Signé BR.

Alexis Eidelman, expert en science des données. Feutre, mai 2015. Bénédicte Roullier

Pour envahir le marché, ces nouveaux services peuvent activer 2 stratégies : casser les prix ou toucher de nouveaux publics qui n’avaient pas accès à certains services dans l’économie traditionnelle.

S’ils triomphent si vite, c’est notamment :

  • par l’effet réseau qui débouche sur des situations de monopoles (si votre famille et vos amis ont le téléphone, vous avez intérêt à l’avoir)
  • et en raison des faibles coûts de distribution (2,6 milliards d’utilisateurs ont un smartphone dans leur poche).

Les grands gagnants sont les plates-formes qui mettent en relation plusieurs groupes qui ont intérêt à ce que que l’activité de la plate-forme augmente. Par exemple, quelqu’un qui a une carte de crédit souhaite en avoir une qui est acceptée par la plupart des boutiques et les boutiques veulent adhérer au système que leur client aura choisi.

Les données, en informatique

Paul-Antoine Chevalier, debout, de 3/4 face. Texte "Paul-Antoine Chevalier @etalab. Les datasciences c’est prédire qui vont être vos amis. Amazon prédit ce que vous allez acheter. L’administration est très riche en données, les analyser permet d’améliorer l’action publique. Venez à mon atelier, séminaire SGMAP, 6.05.2015" Signé BR

Paul-Antoine Chevalier, expert en science des données. Feutre, mai 2015. Bénédicte Roullier

Il existe 3 nouvelles règles à connaître pour gérer les données :

  • Premièrement, les stocker en vrac, dans leur forme d’origine avec leurs détails, leurs irrégularités car on ne sait pas où se cache la valeur. Toutes les formes sont donc admises (rondes, carrées, images, sons, etc.) sans préséance, c’est le principe d’égalité. Auparavant, toutes les données étaient rabotées pour rentrer dans un rectangle composé de colonnes et de lignes, ce n’est plus le cas.
  • Deuxio, les liquéfier pour que l’on puisse les sélectionner, les tester, les combiner, les jeter sans risque et sans coût, indépendamment de leur logiciel de gestion.
  • Trois, respecter des règles de sécurité et installer une gouvernance, ce qui ne signifie pas un périmètre de sécurité figé avec contrôle à l’entrée car les données sont mobiles et changeantes, à la fois dedans et dehors.

Et puis l’architecture informatique doit être transformée, le stockage des données et la puissance de calcul ne sont plus une affaire de matériel et d’ordinateurs installés quelque part. C’est du service que l’on achète en temps réel dans le nuage pour y accéder de partout.