Résumé créatif du livre blanc The Rise of Data Capital (.pdf) publié en mars 2016 par l’Institut de technologie du Massachusetts (MIT).
Autrefois les usines, aujourd’hui les algorithmes
Autrefois, les locaux d’une entreprise, ses usines et ses machines avaient une valeur économique considérable. Demain, ce seront les données. Les organisations qui ne le savent pas seront prises à revers par les data-champions. Ces perturbateurs développent, à la vitesse de l’éclair, des services numériques en perpétuelle adaptation dont les données sont le carburant.
Les données sont les traces de l’activité réelle, les trajets des camions, les clients dans les boutiques, le mécontentement des usagers, les battements des cœurs, l’azote dans le sol, le jour du mois où l’argent manque, la goutte d’eau qui fait déborder le vase.
Elles sont la matière première qui alimente – sous la conduite des datascientists, ces experts en science des données – les machines-algorithmes d’où sortent de l’or, de l’argent ou de la ferraille.
Les activités qui ne sont pas encore mises en données sont comme des terres attendant d’être découvertes : on ignore les richesses qu’elles recèlent. Le premier qui met en données les activités de son secteur est le gagnant, pour longtemps. Car les services propulsés par les données produisent d’autres données qui créent de la valeur ajoutée, et ainsi de suite.
Les données, en économie
- Les données sont uniques et rares, elles ne sont pas interchangeables. On dit qu’elles ne sont pas fongibles. un baril de pétrole peut être remplacé par un autre. Ce n’est pas le cas des données entre elles.
- On ne connaît leur valeur qu’après les avoir testées, comme un film ou un livre, ce sont des biens d’expérience. C’est un investissement qui comporte des risques.
- Elles peuvent être utilisées en même temps par plusieurs algorithmes, ce sont des biens non rivaux. A l’inverse, l’appartement dans lequel vous avez investi ne peut être loué qu’à une seule personne à la fois.
Les services qui carburent aux données
Pour envahir le marché, ces nouveaux services peuvent activer 2 stratégies : casser les prix ou toucher de nouveaux publics qui n’avaient pas accès à certains services dans l’économie traditionnelle.
S’ils triomphent si vite, c’est notamment :
- par l’effet réseau qui débouche sur des situations de monopoles (si votre famille et vos amis ont le téléphone, vous avez intérêt à l’avoir)
- et en raison des faibles coûts de distribution (2,6 milliards d’utilisateurs ont un smartphone dans leur poche).
Les grands gagnants sont les plates-formes qui mettent en relation plusieurs groupes qui ont intérêt à ce que que l’activité de la plate-forme augmente. Par exemple, quelqu’un qui a une carte de crédit souhaite en avoir une qui est acceptée par la plupart des boutiques et les boutiques veulent adhérer au système que leur client aura choisi.
Les données, en informatique
Il existe 3 nouvelles règles à connaître pour gérer les données :
- Premièrement, les stocker en vrac, dans leur forme d’origine avec leurs détails, leurs irrégularités car on ne sait pas où se cache la valeur. Toutes les formes sont donc admises (rondes, carrées, images, sons, etc.) sans préséance, c’est le principe d’égalité. Auparavant, toutes les données étaient rabotées pour rentrer dans un rectangle composé de colonnes et de lignes, ce n’est plus le cas.
- Deuxio, les liquéfier pour que l’on puisse les sélectionner, les tester, les combiner, les jeter sans risque et sans coût, indépendamment de leur logiciel de gestion.
- Trois, respecter des règles de sécurité et installer une gouvernance, ce qui ne signifie pas un périmètre de sécurité figé avec contrôle à l’entrée car les données sont mobiles et changeantes, à la fois dedans et dehors.
Et puis l’architecture informatique doit être transformée, le stockage des données et la puissance de calcul ne sont plus une affaire de matériel et d’ordinateurs installés quelque part. C’est du service que l’on achète en temps réel dans le nuage pour y accéder de partout.