Avant-port

Le feu de Binic et la jetée de Penthièvre

Entrée de port, quai et phare et bateaux.

L’avant-port de Binic. Aquarelle et feutre, août 2016. Bénédicte Roullier

Au milieu du 18ème siècle, le Gouverneur de Bretagne (et duc de Penthièvre) envisage la construction d’un avant-port à Binic pour abriter les navigateurs de la baie de Saint-Brieuc (la baie s’étend de l’île de Bréhat jusqu’au cap Fréhel). Mais les États de Bretagne échouent à financer l’ouvrage, la réalisation du môle de Penthièvre attendra encore 100 ans.

Le phare de Binic est un feu de 3ème ordre (portée de 28 km) selon la classification des phares et feux maritimes ; il est inauguré en 1854. Amer pour les bateaux, il a fonctionné à l’huile minérale jusqu’en 1949. Il est peint en blanc côté mer et installé sur le musoir qui réunit par un arrondi les 2 murs parallèles de la jetée.

La morue, fabuleux poisson

Reproduction en couleur d'un dessin de cabillaud.

Gadus morhua. Source : Les Poissons, par H. Gervais et R. Boulart, 1877

En 1850, depuis le 17ème siècle, Binic est le 1er port morutier de la baie de Saint-Brieuc. La morue est l’or blanc des mers, elle se conserve, séchée, salée, de façon fabuleuse, elle est divinement abondante dans les Grands Bancs de Terre-Neuve. Mais à partir des années 50, des chalutiers à l’équipement ultra-performants ratissent et écument la zone de pêche, ils épuisent les réserves. La pêche au cabillaud est interdite par le Canada en 2003.

Les bagnards de la mer

En 1845, les armateurs de Binic, les Saulnier de Saint-Jouan, Le Pomellec, Suavé-Galerne, Verry-Carfantan, etc. financent et équipent 37 navires pour Terre-Neuve puis le trafic se réoriente en partie vers l’Islande, plus proche, avec l’armement de 12 goélettes en 1865. La morue est séchée sur les grèves de Terre-Neuve ou d’Islande puis de Saint-Pierre (et Miquelon), elle est binicassée (sic) par des ouvriers-enfants miséreux, les graviers. La traversée est dangereuse, 41 naufrages sont répertoriés entre 1866 et 1917 soit la disparition de cinq à six cent hommes en un demi-siècle.

Binic et Étables

Vue sur la mer avec clocher d’église au premier plan à droite qui émerge des feuillages.

Vue sur la mer avec le clocher de Binic au premier plan. Aquarelle et feutre, août 2016. Bénédicte Roullier

Le petit port de Binic dépendait au 18ème siècle de la paroisse d’Étables. En 1790, les Binicais obtiennent de devenir succursale (ou trêve qui donne Tréboul, Tréguier, etc.). Nouvelle pétition, en 1805, Étables est trop loin (3km444) pour pouvoir assurer leur sécurité, disent les Binicais. Binic est érigée en commune en 1821. Près de 2 siècles plus tard, en 2016, le sort des Tagarins et des Binicais est à nouveau lié dans la commune de Binic-Étables-sur-mer.

Chronologie

  • 1713 : le traité d’Utrecht met fin à la guerre de succession d’Espagne. Il octroie à la France un droit exclusif de pêche et de sècherie sur une partie de la côte Est et Ouest de Terre-Neuve (le French Shore) à condition qu’il n’y ait pas d’établissements permanents et que les pêcheurs quittent ces rivages à la fin de la saison de pêche.
Carte ancienne de la nouvelle France (Canada)

Partie orientale du Canada ou Nouvelle France par Coronelli, Vincenzo Maria (1650-1718). Cartographe. Édité chez I.B. Nolin (A Paris) en 1689. Source : BNF/Gallica

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